14.9.18 L'arrestation
Vendredi 14
septembre, New Delhi
L’occasion
de refaire connaissance avec les longues heures d’attente me plonge dans cette
ambiance bien pourrie que j’ai connue avec les tracasseries administratives de
mes précédents voyages, à l’Est comme en Amérique du Sud. Cela fait des heures
et des heures que j’attends car Giuseppe, mon compagnon de voyage, a eu la
mauvaise idée d’emmener avec lui un téléphone satellite, strictement interdit
en Inde. Il a dû se rendre à la police de l’aéroport de New Delhi et nous avons
appris, décontenancés, que l’on ne pourrait pas prendre notre vol pour
Chandigarh et qu’une enquête de police était ouverte.
Pour
couronner le tout, l’Italien a décidé au dernier moment de mettre un bagage
supplémentaire en soute à l’intérieur duquel se trouvait une batterie de
recharge, objet lui aussi interdit en soute. Du coup, je me retrouve dans la
salle d’attente du poste de police situé à côté de l’aéroport.
Heureusement,
j’ai pris la précaution d’emporter avec moi des bouquins et un petit calepin,
sur lequel je griffonne ces quelques lignes en attendant le verdict. Non sans
une certaine inquiétude.
Mon premier
contact avec l’Inde se passe plutôt mal. Après être montés dans la voiture de
police avec tous nos bagages – encore une chance qu’ils nous aient été
restitués à New Delhi et qu’ils ne soient pas arrivés à Chandigarh – je me
retrouve à poireauter à côté du tas de bagages que je surveille dans la salle
d’attente. Ma patience est donc mise à rude épreuve après un vol épuisant
depuis Milan, et je n’ai même pas d’eau.
Les
vacances auraient pu mieux commencer. Déjà hier, après un trajet sans encombres
jusqu’à Milan à moto en passant par le St-Gothard, j’ai eu toutes les peines du
monde à retrouver la rue où habite Giuseppe. Mon téléphone ne me localise
pratiquement jamais, si bien que j’ai erré un bon moment dans le Nord de Milan
avant de trouver la fameuse Via Val di Ledro, où je devais réceptionner les
clefs du Transalpin dans un café « chinois » introuvable. C’est là
que je retrouve toute la force explicative de mon ami car le bar en question
s’appelait « Pause Café », une appellation discrète qui ne me fait
guère penser à l’Empire du milieu.
Après avoir
placé mon casque dans mon grand sac, nous sommes allés déposer ma moto dans le
garage de Giuseppe, qui m’a rejoint entre-temps, avant de passer en coup de
vent voir sa compagne Emma. Puis ce fut une course folle pour tenter de prendre
le train qui mène de la gare centrale de Milan à l’aéroport de Malpensa. Nous
avons couru comme des dératés pour passer du tram au métro, puis surtout pour
prendre des billets pour le train qui venait de quitter le quai !
Nous nous
sommes rabattus sur un bus qui effectue le même trajet. Je crois que je n’ai
jamais pris un moyen de transport public dans un tel état de transpiration. Et
pas question de forcer sur la climatisation afin de moins dégouliner, sous
peine de commencer le périple avec un gros rhume.
Il est
16h15 et cela fait depuis 10h15 que je poireaute. La décision vient de
tomber : Giuseppe est arrêté !
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