15.8.18 La condamnation
Samedi 15
septembre, New Delhi
Hier soir,
fort tard, Giuseppe a été libéré provisoirement et nous pûmes prendre un taxi
pour aller dans un hôtel. Auparavant, les officiers de police ont convoqué un
avocat qui nous a expliqué que Giuseppe serait traduit en justice et que si
nous lui versions la modique somme de XXXXX roupies, il devrait être libéré
définitivement le lendemain. Nous avons bien sûr été estomaqués par le montant
de ses honoraires et totalement dépités par la perspective de passer plusieurs
heures ou jours dans ces conditions. La déconvenue ne faisait en fait que de
commencer.
Cette
journée allait s’annoncer comme une nouvelle galère administrative. Le
chauffeur de taxi, Anand, était censé venir nous chercher à 10h30 et sans
roupies, nous avons commencé à chercher un bancomat pour retirer une partie du
capital nécessaire à cette procédure. Anand nous attendait dans le coin de la
rue de notre hôtel et avait l’air agacé par notre retard, car nous avons marché
un bon moment avant de trouver un ATM. En plus, la somme limitée par retrait est
très faible et avec quelques roupies en poche, le chauffeur nous a conduit à la
cour de justice et non pas au commissariat comme cela avait été convenu la
veille.
Dans une
circulation épouvantable, nous avons traversé le quartier des ambassades en
passant devant la « Gate of India » et un monument rouge dont je ne
me rappelle plus l’origine ni l’affectation.
A l’arrivée
au tribunal, on se croyait carrément dans « Le Procès » de Kafka. Des
bureaux sales au mobilier délabré, des avocats vêtus de noir et de blanc à
profusion, une chaleur atroce à peine atténuée par quelques ventilateurs
vétustes. Et des justiciables qui se font emmener par la police juste tenus par
la main car il n’y a pas de menottes en Inde.
Les avocats
déambulent et nous attendons le jugement. Anand a l’argent convenu, tiré de nos réserves en dollars. Il tente de
nous rassurer. Mais après des heures d’attente, le tour de Giuseppe est enfin
arrivé. Et cela va très vite. Je n’ai même pas compris le jugement et l’avocat
s’en va après une vingtaine de secondes peut-être. Giuseppe, devant le juge et
une foule d’autres personnes qui n’ont manifestement rien à faire là, reste
interdit.
Nous
sortons et Anand nous dit que le juge est un mauvais juge : il vient de
condamner Giuseppe à 3 ans de prison et à 1000 roupies d’amende (équivalent
d’environ 15 francs suisses). Anand palabre avec l’avocat. Ce dernier a fait
appel contre ce jugement stalinien et l’argent reste pour l’instant dans la
poche d’Anand. Giuseppe a un autre rendez-vous pour lundi matin à 12h30. Anand
nous ramène dans un autre l’hôtel et nous propose d’aller boire une bière dans
une boîte. Tellement dépités par cette journée, nous acceptons et nous rendons,
après avoir mangé dans le même hôtel que la veille, dans une sorte de disco.
Nous ne payons pas d’entrée mais Anand commande des boissons pour tout le
troupeau de filles qui nous pressent autour de la table. Cela ne me plaît
guère, d’autant plus que le volume de la musique dépasse l’entendement, un peu
comme à Machala en Equateur durant mon voyage aux Amériques.
Après nous
être délestés de quelques centaines de roupies, Anand nous raccompagne à
l’hôtel où nous nous envoyons quelques bières. Anand est complètement bourré et
nous propose d’aller voir le Taj Mahal le lendemain. Il est censé venir nous
chercher vers 11 h. Il y a près de quatre heures de route jusqu’à Agra. Il nous
propose de juste faire le plein de son taxi, une offre sympathique.
Nous
acceptons sa proposition et finissons avachis par cette horrible journée.
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