19.9.18 Réparation de la moto

Mercredi 19 Mandi – Manali

Même si le standing de notre hôtel doit être le plus élevé de la ville, le service et la qualité du déjeuner laissent fortement à désirer. Le serveur ne comprend rien, et nous ne comprenons rien à ce qu’il dit. Il nous tend le menu et nous tentons de lui expliquer que le déjeuner est inclus dans le prix de la chambre. Après quelques minutes, il finit par nous lâcher qu’il y a deux types de déjeuners, soit indien, soit continental. Nous choisissons le continental mais la confiture a une couleur suspecte. Je goûte du bout du couteau et c’est du ketchup ! 
Giuseppe n'aime pas les toasts au ketchup le matin.


Giuseppe, un peu excédé, demande de la confiture et du beurre avec les toasts, qui sont déjà beurrés. Puis nous larguons les amarres. Enfin, en ce qui me concerne, je tente de le faire. Sans batterie, même avec le choek, la moto ne démarre pas et j’arrive au bas de la pente, dans le rond-point central de la ville. Je commence par retourner la moto et me mets à la pousser de toutes mes forces. Epuisé à mi-chemin, Giuseppe vient me prêter main forte. Arrivé essoufflé en haut de la pente, je lui demande d’aller chercher sa moto pour la mettre dans un lieu plus sûr devant l’entrée de l’hôtel. Puis j’effectue une seconde tentative et la moto daigne démarrer. Nous revenons quelques kilomètres en direction de Chandigarh et le garage se trouve dans un faubourg de Mandi. Nous arrivons et sommes tout de suite pris en charge par un assistant. Nous lui expliquons mon problème et il confirme tout de suite le diagnostic effectué la veille par le mécanicien du village. Il demande s’il y a autre chose à faire et je lui signale que la suspension est un peu molle et que j’ignore si le bruit que font les soupapes est normal. Giuseppe en profite pour signaler que son guidon est tordu et après quelques minutes passées à attendre dehors, un employé nous invite à patienter dans la salle réservée à la clientèle. 
Un garage au professionnalisme qui contraste avec l'ambiance un peu brouillon du pays.

Le garage semble très professionnel avec des stands bien équipés et un personnel très compétent. Il faut environ deux heures au mécanicien pour ouvrir le carter primaire et changer les pièces défectueuses, apparemment le stator. 
Le mécanicien connaît bien cette panne courante sur les Royal Enfield.

Vers midi, nous pouvons repartir avec des bécanes presque neuves et j’ai un meilleur feeling avec la suspension réglée un peu plus dure.

Mais à peine repartis, Giuseppe s’arrête à un arrêt de bus car les mécaniciens n’ont pas bien fixé ses supports d’appareils mobiles. Un agent de sécurité vient me houspiller et m’ordonne d’aller me parquer ailleurs, tout en laissant Giuseppe tranquille à sa place. Il y a une animation incroyable sur cette place avec le trafic de bus et de passagers qui traversent la route. Inutile de dire qu’il n’y a pas de passages pour piétons et qu’il faut se battre pour traverser la chaussée sans se faire renverser.

Puis c’est parti pour Manali avec une route en assez bon état, très sinueuse, qui longe une rivière très impressionnante de beauté. Parfois, la route est entrecoupée par des chantiers avec des situations de trafic toujours aussi dantesques : nous nous faufilons entre les autobus et les camions, tout en faisant attention aux voitures qui déboîtent souvent au dernier moment.

Pour un étranger peu habitué à la conduite dans les conditions asiatiques, le bruit des klaxons paraît toujours un peu étonnant au début. Mais on comprend vite que cet accessoire est très utile voire indispensable pour signaler sa présence aux véhicules qui nous précèdent. D’ailleurs, tous les camions et autobus arborent l’inscription « Blow horn, use dipper at night » : klaxonnez et utilisez les grands phares la nuit.

A une intersection située à une quarantaine de kilomètres de Manali, nous optons pour une petite route qui dessert de nombreux petits villages. Il y a moins de trafic et la conduite est plus plaisante. Les habitants ne semblent pas trop indigents et au fur et à mesure de notre avancée, les visages se font plus mats, les yeux plus bridés et les couleurs des vêtements changent. Pas de doute, on approche des hautes montagnes, et les sommets enneigés que l’on aperçoit à l’horizon sont là pour l’attester.

Nous avons fait le forcing pour arriver avant 17 h à Manali afin d’obtenir notre laisser-passer pour aller à Leh. A l’entrée de la ville, une corde tendue à travers la route nous invite à nous arrêter et nous affranchir d’une taxe écologique permettant d’entrer en ville. Grâce à Google Maps, nous parvenons à proximité du bureau qui délivre les laisser-passer, la DSP. Mais elle se situe en plein milieu de la rue principale, qui est piétonne, et nous dénichons un endroit pour parquer les motos. Après quelques minutes de marche, nous parvenons à l’endroit indiqué mais il n’y a aucune inscription. Nous pénétrons à l’intérieur du batibâti et un homme debout à proximité d’un guichet nous invite à le suivre à l’extérieur. Dans un petit cabanon, il nous fait notre demande de laisser-passer en ligne, non sans mal ni quelques fautes dans nos noms. Après l’acquittement de l’émolument, je suis presque surpris que cela se soit passé aussi vite et j’ai des doutes quant à la conformité du papier que nous nous voyons remettre. 
Le précieux sésame pour le Ladakh.

Giuseppe désire encore faire un saut jusqu’à l’office du tourisme. Nous nous y rendons et l’employé nous confirme que nous disposons bien du bon papier et nous renseigne encore sur quelques détails.

Puis grâce à la bonne fée E-booking, nous trouvons rapidement un hôtel abordable qui ressemble, à l’ouest, à un vaste chantier de construction. Mais la face sud inspire davantage confiance et la chambre à trois lits permet pour une fois de cloisonner nos espaces vitaux et la porte entre les deux compartiments permettra à Giuseppe d’avoir un peu moins de décibels dans ses oreilles dus à mes ronflements.

Après le souper laborieux à l’hôtel – le personnel nous a amené une minuscule portion de légumes car il n’a rien compris à notre commande, d’où une commande supplémentaire. Apres le repas, j’ai envie d’aller boire un verre. Google Maps indique un « Nikita Club Bar » à proximité, mais pas de route pour y accéder. Je propose alors d’y aller à pied en empruntant un sentier. Mais arrivés au sommet, rien. Il y a un gars louche qui traîne dans le coin et il daigne à peine nous indiquer la direction du bar. Après quelques centaines de mètres d’une montée pénible, nous nous dirigeons vers un bâtiment d’où sort de la musique. A l’approche de l’immeuble, je demande à un homme qui descend si c’est bien là que se trouve le bar, mais il n’en a jamais entendu parler. Il s’agit d’un hôtel et la fête est finie. Après quelques recherches infructueuses sur Gogol Maps, il nous propose de nous emmener en voiture jusqu’au bas de la ville, car il nous indique que le sentier que nous avons emprunté pour monter a la réputation d’être très mal famé la nuit. Nous acceptons son offre et il nous dépose devant notre hôtel. Le lendemain sera notre première étape de montagne avec l’ascension du col de Rohtang.

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